Encore aujourd’hui, dans les différentes sociétés, la femme peine à trouver sa place légitime, à être valorisée, et ce dès la plus tendre enfance.

Le constat est édifiant : pour des millions de petites filles à travers le monde et plus particulièrement dans les pays dits en voie de développement comme le Togo, l’éducation est un luxe. Ce sont les premières à être retirées de l’école quand les familles manquent de moyens ou ont besoin de renfort pour les tâches ménagères. Les 2/3 de la population analphabète mondiale sont des femmes(1) ! Elles sont malheureusement privées, dès le départ, de leurs chances pour accéder à une meilleure vie personnelle et professionnelle.

Quand on ajoute aux barrières rencontrées la couleur de la peau, notamment de la peau noire ou métisse, cela complique l’émancipation et l’indépendance. Les sociétés nous poussent à rentrer dans un stéréotype de femme et  à ne pas célébrer notre diversité ! Ces complexes concernant la couleur de la peau ou l’aspect crépu des cheveux empêchent l’acceptation de soi et donc la confiance en soi nécessaire pour se réaliser et s’épanouir. Certaines femmes risquent leur vie et pratiquent par tous les moyens un éclaircissement volontaire de leur peau. Les conséquences sont désastreuses allant jusqu’à la mort via le développement de cancer ! En sensibilisant les enfants dès la base sur des valeurs comme l’acceptation de soi (beauté naturelle), je suis persuadée que cela peut aider les futures générations à changer de mentalité.

Comment avoir plus conscience de nos droits sans instruction ? Comment affirmer nos décisions dans les sphères sociales, économiques et politiques si nous nous sentons inférieures à d’autres ? Comment vivre en symbiose avec notre environnement si nous ne valorisons pas nos origines ?

L’éducation est un droit fondamental et universel pour tous. Favoriser l’éducation des enfants, notamment des filles, contribue au développement d’une nation. « Il n’existe aucun instrument de développement plus efficace que l’éducation des filles. » disait Kofi Annan, ex-Secrétaire des Nations Unies.

L’association Miss Togo Diaspora embrasse cette vision. C’est en organisant l’élection d’une Ambassadrice de Solidarité, d’une femme à la fois belle au naturel, intelligente et portant un projet social concret, qu’elle entend œuvrer en ce sens. Nous avons le devoir, hommes et femmes de la Diaspora, d’être actifs et de lutter pour améliorer la situation. En agissant à la base d’un pays, le futur de la Nation ne peut être que meilleur.

Déborah BASSUKA

(1)    UNESCO, Rapport mondial de suivi sur l’EPT, octobre 2013